Une Miss France qui s’affirme elle-même « 100% Française » ! Son prénom Malika a bien au début suscité l’espoir de certains, comme Mme de Fontenay, qui espérait voir une beurette élue Miss France avant de quitter la scène…

Le plus inouï est que cette élection tombe comme un pavé dans la mare du débat sur l’identité nationale, qui prend en réalité la forme d’une campagne nationale pour le métissage, la pluralité, la mixité, le mélange de tout ce qui peut repeindre le visage de la France.

Bien sûr, on n’a tout de même pas risqué de franchir des limites hautement périlleuses en offrant le diadème à  Miss Rhône-Alpes, Virginie Dechenaud, qui semblait pourtant avoir conquis le public. Son défaut ? Disons le clairement : avoir le type aryen, un crime aujourd’hui. Vous avez beau être ravissante, vous ne pouvez vous permettre d’être trop décolorée, parce que ce n’est plus très bien vu de nos jours où le melting pot est devenu la norme. Il suffit de voir les précédentes Miss France pour s’en persuader – à moins que l’élection ne soit devenue un prétexte pour rendre hommage à la France d’Outre-mer, qui est aussi la France, il est vrai. Toujours est-il que certaines personnes sont convaincues que le métissage des couleurs et des cultures est l’avenir de la France (et du monde à terme). Dans ces conditions, il n’y a qu’un moyen pour une blonde d’être métisse actuellement en France : être le fruit d’un mariage entre une Normande et un Alsacien… Ce métissage-là n’est hélas pas homologué par les personnes qui nous veulent du bien !

Cette année, Miss France a miraculeusement échappé à cette idée qui voudrait que la plus belle jeune fille de notre pays ne représente physiquement que certaines minorités. Ce n’est que partie remise, je vous le garantie… Miss France est morte dans la tourbe des fourberies politiciennes, vive Miss France !

Vive Miss France, parce que contrairement aux idées reçues de nombreuses personnes dégoûtées de cette élection, qui se demandent si l’on n’élit pas un bikini plutôt qu’une demoiselle, Miss France n’est pas une mauvaise idée en soi. Il y aurait un certain aspect « marché aux esclaves » qui en font fuir plus d’un, mais c’est l’époque qui corrompt tout ce qui peut y avoir de plus gratuit et de plus généreux. Expliquons-nous : Miss France, dans le principe, c’est l’idée de mettre à l’honneur une des plus jolies filles de France, c’est un concours innocent qui a toujours existé et qui a honnêtement rythmé la vie des campagnes autrefois, qui a pris une forme nationale aujourd’hui, et dont le but est bien de célébrer la beauté – incarnée dans une jeune fille. Aujourd’hui encore, il existe des fêtes où une jeune fille est mise à l’honneur, comme la Sainte Jeanne à Orléans ou la Sainte Lucie en Suède. Nos contemporains auraient-ils peur de la vraie beauté ? Cette beauté que les Anciens plaçaient à côté de la vérité et du bien ? Ce sont peut-être les deux éléments qui manquent pour redonner à l’élection de Miss France tout son sens et sa dignité.

La beauté est un don de Dieu suivant les uns ou de la nature suivant les autres, mais c’est en tout cas une qualité qu’il n’y a pas de honte à mettre en valeur et à reconnaître. Pourquoi les grands artistes ont-ils voulu peindre les femmes les plus belles, sculpter les statues les plus charmantes ? Pourquoi l’imaginaire de la princesse charmante a-t-il traversé toute la tradition occidentale ? Et aujourd’hui encore, pourquoi Sissi Impératrice ou la Demoiselle d’Avignon continuent-elles d’émerveiller les petites filles ? C’est bien parce que la beauté est érigée en idéal en Occident, et que l’on a besoin de figures qui incarnent cette conception de la beauté, ne serait-ce que de manière fugace…

Vive Miss France, tout simplement, car les jeunes Françaises ont un besoin urgent qu’on leur montre le vrai visage de l’élégance, de la féminité, de la grâce. Il faut que toutes les Françaises puissent se retrouver dans une Miss France exemplaire. Trop souvent, elles ne sont plus de vraies jeunes filles comme on les imagine, fraîches et riantes. J’en aurai la plupart du temps honte devant un étranger. Elles sont désarmées devant les ordures que leur montre le cinéma ou la télévision, elles n’ont plus d’autre idéal que des chanteuses dépravées ou des bêtes sauvages échappées de Koh-Lanta. Le seul choix de vie qu’on leur laisse, c’est Lara Croft ou femme d’affaire. Et comment pourraient-elles encore croire à la pureté et la pudeur, ces concepts d’un autre âge, quand des photos de « nus » de la première Dame de France se vendent aux enchères ? Qui leur a jamais parlé de Blanche de Castille, de Thérèse de Lisieux, de Madeleine de Verchères ?

La vulgarité des jeunes filles est le signe le plus triste de la décadence d’un peuple anciennement civilisé. Le rôle de Miss France, c’est d’idéaliser le beau, de lui donner un visage. De montrer que le plus important est sans conteste la beauté intérieure, qui resplendit à l’extérieur, par un geste, un sourire, un certain port de tête. C’est peut-être bien après tout d’héroïsme qu’il s’agit pour nos filles, nos sœurs, nos épouses. Les Miss France doivent redevenir ce qu’elles auraient toujours dû rester : une idéalisation de la beauté à la française !